Comment les obligations rapportent de l’argent ?

Le 11 octobre 2025 par Sophie Faubers | Reply

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Les obligations font leur grand retour. Après plusieurs années de taux au plancher, elles redeviennent un placement que les épargnants regardent de près. Plus sûres que les actions, plus rentables que les livrets, elles ont tout pour plaire… à condition de comprendre comment elles fonctionnent.

Car une obligation ne se contente pas de “verser des intérêts”. Elle peut aussi générer des plus-values, ou au contraire perdre un peu de valeur selon les taux d’intérêt du marché. Alors, comment une obligation rapporte-t-elle vraiment de l’argent ? Voyons ça simplement.

Le principe de base : prêter son argent contre rémunération

Acheter une obligation, c’est faire un prêt. Vous prêtez de l’argent à un État (par exemple la France), à une entreprise ou à une collectivité, pour une durée définie, en échange d’un taux d’intérêt fixé dès le départ.

Prenons un exemple : vous prêtez 1 000 € à une société pendant 5 ans, à un taux de 4 %. Chaque année, elle vous verse 40 € d’intérêts, puis vous rend vos 1 000 € au bout de 5 ans. Simple et clair.

C’est ce qu’on appelle un revenu fixe : le montant et la durée sont connus dès le départ. C’est ce qui distingue les obligations des actions, dont les dividendes varient selon les résultats de l’entreprise. Ici, tout est prévu à l’avance.

Les coupons : la première source de gain

La plupart des obligations versent ce qu’on appelle un coupon. C’est le revenu périodique que vous touchez pour avoir prêté votre argent. Si le taux de votre obligation est de 5 % et que vous avez investi 1 000 €, vous recevrez 50 € par an, jusqu’à la fin du contrat.

Les coupons sont généralement versés une ou deux fois par an. Ce sont donc des revenus réguliers, un peu comme des loyers pour votre épargne. Mais attention : le rendement réel dépend du prix auquel vous avez acheté votre obligation.

  • Si vous l’avez achetée moins cher que sa valeur nominale (par exemple 950 € au lieu de 1 000 €), votre rendement sera supérieur au taux affiché.
  • À l’inverse, si vous l’avez payée plus cher (1 050 €), il sera un peu inférieur.

Autrement dit, le prix d’achat change tout. C’est un point essentiel que beaucoup d’investisseurs négligent.

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Et comme tout revenu financier, les coupons sont soumis à la flat tax de 30 % (ou au barème de l’impôt sur option). Même après impôt, ils restent une source stable de rendement, surtout dans un contexte où les taux sont redevenus intéressants.

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Les variations de prix : une deuxième source de gain (ou de perte)

Ce que peu de particuliers savent, c’est qu’une obligation peut se revendre avant son échéance. Et c’est là que les choses deviennent intéressantes : son prix évolue chaque jour sur le marché, selon la conjoncture et les taux d’intérêt.

Voici la règle de base :
Quand les taux d’intérêt baissent, le prix des obligations monte.
Quand les taux montent, leur prix baisse.

Pourquoi ?
Imaginons que vous déteniez une obligation à 4 %, mais que les nouvelles émissions ne rapportent plus que 3 %. La vôtre devient plus attractive. D’autres investisseurs seront prêts à vous l’acheter plus cher. À l’inverse, si les taux passent à 5 %, votre obligation à 4 % perd de la valeur, car elle rapporte moins que les nouvelles.

Ce mécanisme est logique, mais il déroute souvent. Il signifie qu’une obligation peut générer une plus-value (si vous la revendez après une baisse des taux) ou une moins-value (si les taux montent entre-temps).

C’est pour cette raison que beaucoup d’investisseurs choisissent de garder leurs obligations jusqu’à l’échéance : ils perçoivent leurs coupons, puis récupèrent leur capital, sans se soucier des variations de marché.

L’impact des taux d’intérêt : le vrai moteur du marché obligataire

Les taux d’intérêt sont au cœur du rendement obligataire. Ils déterminent à la fois le revenu que vous touchez et la valeur de marché de vos titres.

Quand les taux montent, les obligations déjà en circulation perdent un peu de valeur.
Quand les taux baissent, c’est l’inverse : leurs prix grimpent.

C’est un effet mécanique, et plus la durée de vie de l’obligation est longue, plus elle est sensible aux variations de taux.

Les investisseurs professionnels parlent de “duration” pour mesurer cette sensibilité. En clair :

  • Une obligation à 2 ans bougera peu si les taux changent.
  • Une obligation à 10 ans verra sa valeur beaucoup plus affectée.

C’est pourquoi les épargnants prudents préfèrent souvent les obligations à court ou moyen terme, plus stables. Ceux qui veulent profiter d’une baisse anticipée des taux visent au contraire des durées plus longues, pour maximiser la plus-value potentielle.

Enfin, il existe aussi des obligations à taux variable, dont les intérêts s’ajustent automatiquement à la hausse ou à la baisse des taux du marché. Elles offrent une protection contre les hausses de taux, mais moins de visibilité sur les revenus futurs.

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En résumé

Lorsque vous achetez une obligation, celle-ci peut rapporter de deux manières :

  1. Par les coupons, c’est-à-dire les intérêts réguliers versés pendant la durée du prêt.
  2. Par la valorisation, c’est-à-dire une plus-value si vous revendez au bon moment.

Son rendement dépend donc à la fois du taux d’intérêt, du prix d’achat et du contexte économique. C’est un placement à la fois prévisible et technique, mais parfaitement adapté à ceux qui veulent un revenu régulier et une alternative équilibrée entre sécurité et performance.

En somme, les obligations ne sont pas réservées aux investisseurs institutionnels. Elles peuvent trouver leur place dans le portefeuille d’un particulier… à condition de comprendre comment elles font fructifier l’épargne, et de garder un œil sur les taux.


Rubrique : Investissements et placements financier

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